Capter les poussières d’amiantes non friables dans les unités mobiles de décontamination
L’importance du choix des filtres dans les extracteurs de poussières amiantes
Les déprimogènes sont équipés de filtres THPE qui doivent être surveillés et changés régulièrement. Là aussi les normes en vigueur imposent les critères de choix des filtres à utiliser. Dans un extracteur de roulotte de samiantage, dans les unités mobiles de décontamination, trois types de filtres composent la filtration :
LE PREFILTRE
Il s’agit d’un filtre à plis. Il est composé d’une surface plissée en fibre synthétique. Le filtre est composé d’un cadre en carton hydrofuge dans lequel est inséré le média plié en forme d’accordéon, il est jetable et incinérante. Il offre une capacité de filtration supérieure à un plissé classique. Le filtre à plis possède une surface de média plus grande et donc une plus grande capacité de filtration. Plusieurs profondeurs existent : 25 , 45 et 95 mm. Il possède une efficacité classée En16890 ISO Grossier 85 % (ancienne norme G4 selon la norme EN 779).
LE FILTRE INTERMEDIAIRE
C’est un filtre très haute efficacité composé d’un média filtrant en fibre de verre.
Le filtre à plis est inséré dans un cadre en aluminium anodisé qui possède une protection sur 1 face.
Pour une opération de purification de l’air en milieu dangereux et une stabilité du flux d’air, le filtre doit posséder au minimum un niveau d’efficacité classé ePm1- 55 % (EN16890) ou selon l’ancienne norme F7 EN 1822.
FILTRE HEPA
La filtration terminale est assurée par un filtre multidièdre hepa. Il s’agit d’un filtre rigide composé d’un média filtrant en fibre de verre monté en dièdres. Ce type de filtre possède une très grande surface de filtration et est adapté à une utilisation en zone d’empoussièrement de niveau élevé. Pour les travaux de désamiantages ou les interventions en milieu nucléaire ou pharmaceutique, il est obligatoire d’utiliser un filtre classé au minimum H13 selon la norme EN 1822. Il existe deux profondeurs standards : 150 et 292 mm.
Bon à savoir :
L’amiante est considéré en France comme un risque majeur pour les travailleurs. L’inhalation des fibres d’amiante est à l’origine de pathologies respiratoires dont certaines sont reconnues comme maladies professionnelles. Les travaux de désamiantage sont donc très précisément encadrés par le code du travail qui prévoit les équipements indispensables et les normes à respecter pour la protection des opérateurs. L’empoussièrement des chantiers de démolition est un sujet particulièrement délicat lorsqu’on parle de désamiantage ou de locaux dédiés à l’industrie nucléaire ou pharmaceutique. Selon le niveau d’empoussièrement du local à traiter, un dispositif de filtration d’air doit être employé pour limiter les risques d’inhalation de substances dangereuses ou cancérigènes.
Qu’est-ce que l’empoussièrement ?
Lors d’un chantier de désamiantage, les poussières d’amiante en suspension représentent un risque pour les travailleurs.
C’est pourquoi le code du travail défini très précisément les niveaux d’empoussièrement et les moyens à mettre en œuvre selon le degré de contamination de l’air. Selon le code du travail l’empoussièrement est défini par « le niveau de concentration en fibres d’amiante généré par un processus de travail dans la zone de respiration du travailleur, à l’extérieur de l’appareil de protection respiratoire, en fonction duquel sont organisés et mis en œuvre les règles techniques, les moyens de protection collective et les équipements de protection individuelle ».
Le site de démolition doit être consciencieusement étanché avant tous travaux de désamiantage. Après un relevé d’échantillons de l’air ambiant du local mené selon un protocole très précis, une analyse de l’air effectuée par un laboratoire permet de définir le niveau d’empoussièrement. Les poussières d’amiante en suspension et autres contaminants doivent être aspirés au moyen d’aspirateurs spéciaux. Dans le cas d’un niveau d’empoussièrement élevé, des extracteurs sont utilisés pour filtrer les particules dangereuses contenues dans l’air avant et pendant l’intervention des travailleurs.
Comment mesure t’on l’empoussièrement d’un local ?
La mesure d’empoussièrement permet de définir les actions à mener en amont des travaux de démolition.
Cette donnée permet de déterminer les besoins en matière d’équipements et notamment d’aspiration et de filtration d’air. Ce diagnostique évalue les particules présentent dans l’air qu’il s’agisse d’amiante ou de tout autre type de particules dangereuses ou cancérigènes. Il a pour but de garantir un environnement sain aux travailleurs qui devront intervenir sur le site. Un protocole de mesurage très précis doit être suivi pour définir le niveau d’empoussièrement du chantier. Le code du travail définit 3 niveaux différents auxquels correspondent des préconisations différentes.
Comment extraire la poussière d’amiante d’un chantier de démolition ?
En cas d’empoussièrement, il est indispensable de protéger les opérateurs avant et pendant les phases opérationnelles. Pour cela, le code du travail oblige à observer certaines règles.
- D’abord, le local doit être entièrement calfeutré et l’air entrant et sortant doit être filtrés. La filtration des particules dangereuses et cancérigènes contenus dans l’air est effectués au moyen d’un extracteur à filtration de haute efficacité.
- Les opérateurs doivent être équipés de protections individuelles : combinaisons, gants, lunettes, masque avec système de filtration individuelle.
- Enfin, pendant le travail de désamiantage, et si les matériaux dangereux doivent être manipulés, ils risquent de générer de la poussière. Les outils sont alors équipés d’un système d’aspiration avec filtre.
- Des aspirateurs peuvent aussi être utilisés localement pendant le travail des opérateurs.
- A l’issue de l’intervention des opérateurs et professionnels du désamiantage, ils se changeront et laveront dans une unité mobile de décontamination ou roulotte de désamiantage équipé de sas et de douche.
Comment fonctionne un extracteur à filtration absolue ou déprimogène ?
Les extracteurs destinés aux travaux de désamiantage ou aux interventions en milieu dangereux sont spécifiquement conçus pour cet usage. Ils sont équipés de 3 étages de filtration composés d’un préfiltre, d’un filtre intermédiaire et d’un filtre absolu. Aussi appelé déprimogène ou extracteur à filtration absolue, l’appareil va filtrer l’air entrant et sortant pour le débarrasser des particules dangereuses qu’il contient. Ces extracteurs permettent de débarrasser l’air des fibres d’amiantes mais aussi des PCB ou polychlorobiphényle et de toute autre particule qu’elle soit organique, minérale ou chimique.
L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) donne des préconisations très précises sur les extracteurs à utiliser pour les chantiers de désamiantage. Un appareil de traitement de l’air conçu pour le désamiantage doit, toujours selon l’institut, être composé au minimum des éléments suivants : une filtration à 3 étages composées d’un préfiltre, d’un filtre secondaire et d’un filtre THE de type HEPA. Il doit aussi être équipé d’un système de contrôle du filtre THE appelé pressostat. Le déprimogène doit aussi comporter un manomètre pour vérifier l’évolution de la perte de charge ainsi qu’un voyant de contrôle de la plage d’utilisation des filtres. Enfin il doit disposer d’un système de réglage du débit d’air à 3 positions. Des préconisations spécifiques devront être observées en cas de risque supplémentaire et notamment dans les opérations de dépollution amiante nucléaire.
Dépollution spécifiques sur les chantiers, des précautions supplémentaires
Dans le cadre de travaux réalisés en industries nucléaire et pharmaceutique, où les fibres d’amiante, la silice, les PCB et autres poussières dangereuses et cancérigènes sont présentes, la filtration de l’air est une donnée essentielle. La réglementation française oblige les entreprises de démantèlement à protéger leurs employés des risques liés à l’empoussièrement. En plus de l’amiante, les poussières peuvent contenir des PCB ou polychlorobiphényle, des silices ou autres particules minérales, organiques ou chimiques dangereuses. Dans le cas d’un chantier amiante nucléaire par exemple le risque lié à l’empoussièrement est renforcé par la radioactivité potentielle des particules suspendues dans l’air. Des précautions supplémentaires doivent alors être prises pour la protection des travailleurs.
Add comment
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.